Mairie de Locmariaquer au cœur de la Bretagne dans le Morbihan (56) - Lokmaria-Kaer

Les mégalithes



LES MONUMENTS MEGALITHIQUES DE LOCMARIAQUER

Grand Menhir Brisé

Dressé aux alentours de 4 500 ans avant J.-C., en même temps que 18 autres blocs, et volontairement abattu vers 4 400 ans avant J-C., c’est le plus gros bloc jamais transporté et érigé par l’homme néolithique. Mesurant 20,60m pour un poids de 280 tonnes, ce bloc provient d’un affleurement rocheux situé à plusieurs kilomètres de Locmariaquer.

Les dimensions impressionnantes de ce menhir divisent encore les spécialistes quant aux techniques utilisées pour son transport et sa mise en place, mais le travail accompli par le néolithique reste remarquable.
Travaillé sur toute sa surface, il porte une sculpture représentant un araire, malheureusement aujourd’hui très érodée et difficile à voir.

Les autres menhirs qui l’accompagnaient ont été eux aussi volontairement abattus, et réutilisés dans la construction des dolmens et tumulus des alentours.

Dolmen de la Table des Marchand

Daté de 3 700 ans avant J.-C. Orienté nord-sud.
Fouillé dès 1814, restauré une première fois en 1883, le monument fut de nouveau exploré et restauré par Zacharie Le Rouzic, avant de faire l’objet de nouvelles recherches dès 1985, suivies d’une dernière restauration en 1991.

Ce dolmen, long d’environ 12m, présente une chambre dont la hauteur est inhabituelle dans ce type de monument : près de 2,50m ! En fait, l’explication tient dans la chronologie de la construction de cette sépulture. La magnifique dalle de grès sculpté, formant le fond de la chambre, était en fait à l’origine érigée à l’air libre. Elle représente une idole en écusson, entourée d’une « chevelure rayonnante », et recouverte de crosses. L’arrière de cette stèle porte également des gravures.

Le dolmen fut par la suite construit autour de cette stèle, manifestement importante pour les néolithiques. La dalle de plafond de la chambre est aussi ornée de gravures : une hache emmanchée, une crosse, et la partie inférieure d’un bovidé. Cette dernière gravure étant incomplète, on comprend que la dalle devait être plus grande à l’origine, et qu’elle a été brisée. Effectivement, la deuxième partie de ce bloc a été retrouvée sur le dolmen de l’île de Gavrinis, et la troisième est probablement la dalle de couverture du tumulus d’Er Grah.

La restauration du monument permet de mieux comprendre comment se présentaient ces sépultures au néolithique, recouvertes d’une énorme masse de pierre sèche, le cairn.

Tumulus d’Er Grah ou Er Vinglé

Vers 4 000 ans avant J.-C. Le caveau de ce tombeau, sans accès depuis l’extérieur, était dans une première phase entouré d’un cairn de pierres, puis il fut agrandi par la construction de deux extensions de pierre et de terre, portant sa longueur totale à près de 140m !
Probablement sépulture d’un personnage important, qui justifiait un tel déploiement de travaux, le caveau, pillé à plusieurs reprises, n’a malheureusement livré qu’une pendeloque en variscite verte. Longtemps considéré comme un dolmen ruiné, envahi de terre et de broussailles, ce n’est qu’en 1991 que les fouilles ont permis de le dégager, et par là même, de redécouvrir ce monument d’un type très particulier.

Dolmen de Mané Lud (autres appellations Mané Helleu ou Mané Nélud)

Dolmen daté du néolithique moyen, réutilisé au début de l’âge du Bronze vers 2 220 ans avant J.-C. Ce dolmen, accessible par la route départementale et situé aux abords du lotissement du Nélud, a été fouillé par René Galles en 1863-1864, puis par Zacharie Le Rouzic en 1911. On y descend par un escalier moderne.
Il est orienté nord-sud, le couloir, entamé par les constructions modernes, mesurait environ 6m de long, et la chambre 3,60m environ.



29 blocs servent de support à 5 dalles de couverture, et le sol est constitué de deux énormes dalles.
Huit des supports sont gravés, et portent des symboles fréquents sur les mégalithes de la région : corniformes, crosses, lames de haches et haches emmanchées, serpentiformes, cupules, écussons, et des symboles parfois interprétés comme des bateaux à rames. Le sol de la chambre est constitué d’une dalle sculptée, dont la forme très particulière évoque une « idole en écusson ». Il s’agit très vraisemblablement d’une stèle, dressée à l’air libre à l’origine, et utilisée en remploi pour le dallage de ce dolmen, de même pour la grande dalle de couverture.

A l’est de ce dolmen, la butte orientée est-ouest est en fait un tumulus, probablement daté de l’Age du Bronze (dimensions 80 x 50m et 5,50m de hauteur), et qui contenait un caveau funéraire ainsi que cinq pierres dressées surmontées de crânes de chevaux dans la partie est. Objets présentés aux Musées de Vannes et de Carnac.

Men Er Bronzo ou la Motte de Beurre

Dans la ruelle du Bronzo. Ce menhir brisé en deux pourrait provenir de l’alignement du Grand Menhir Brisé. Il porte aussi des sculptures.

Mané Réthual (autres appellations Mané Rutual ou Men Er Rutual).

Accessible par la ruelle du Bronzo.
Vers 3 800 ans avant J.-C.
Fouillé en 1860 par Louis Galles et Bonstetten, restauré en 1885, puis en 1936 par Zacharie Le Rouzic.
Accès par la ruelle du Bronzo.
Le couloir et la chambre mesurent environ 15m de long, la chambre est double : à deux reprises, une avancée de blocs de chaque côté forme un rétrécissement, qui compartimente la chambre en deux parties (on peut parler d’antichambre et de chambre).
39 supports forment les parois, l’ensemble est couvert par 6 dalles.
La dalle de couverture de la chambre mesure 11,30m de long pour 4m de large, et est largement débordante sur l’arrière du monument. Elle est ornée d’un magnifique écusson, et était elle aussi à l’origine une grande stèle destinée à être érigée, et qui fut réemployé par la suite en dalle de couverture.


Sur le plafond de l’antichambre, on distingue une hache-charrue, motif que l’on retrouve sur l’un des supports de cette partie du monument. Sur le bloc voisin figurent 2 crosses.
Objets retrouvés en fouille présentés au Musée de Vannes.

Mané Er Hroëk

L’accès actuel au caveau est moderne et trompeur : il n’existait à l’origine aucun accès à l’intérieur de la tombe, et encore moins d’escalier !
Il s’agit d’un tumulus (tombe à caveau fermé), recouvert d’un cairn (amas de pierres) aux dimensions impressionnantes : 100m de long pour 60m de large et 10m de haut. Le caveau est construit sur le principe des chambres des dolmens, avec des supports maintenant deux dalles de couverture. Une très belle dalle ornée (idole en écusson, haches, crosses, serpentiformes…) a été retrouvée, brisée sur le sol au moment des fouilles. Il pourrait s’agir d’un acte rituel, au moment de la fermeture de la tombe (elle est aujourd’hui visible dans le bâtiment d’accueil du site de la Table des Marchand). Les fouilleurs de 1863, René Galles et Lefebvre, ont recueillis dans cette tombe un mobilier funéraire prestigieux, qui prouve le caractère exceptionnel de cette sépulture : quatre belles pendeloques en variscite, un anneau en jadéite, une hache polie en jadéite longue de 35cm, sans compter un nombre important d’autres haches (plus d’une centaine !) et de perles.
Objets retrouvés en fouille présentés au Musée de Vannes.

Les Pierres Plates

Vers 3 000 – 2 500 ans avant J.-C.
Construite face à l’océan, cette sépulture appartient à la catégorie des allées couvertes. Longue de 24m, elle présente un coude à 120 °, une cellule terminale et un cabinet latéral.

Fouillée à de nombreuses reprises dès 1813, elle n’a apparemment pas livré de mobilier exceptionnel, mais tous les chercheurs se sont intéressés aux nombreuses gravures qu’elle contient. A l’origine, 13 supports étaient signalés comme gravés, aujourd’hui seuls 5 restent lisibles.
Ces gravures sont inscrites dans une sorte de cadre rectangulaire ou ovalaire, mais l’intérieur de la représentation varie à chaque fois. Si la forme générale rappelle certaines « idoles en écusson », il reste difficile d’identifier avec certitude ces représentations.




On sait qu’à l’origine, le monument était englobé dans un tertre très compact, mais celui-ci fut détruit par un fouilleur en 1814. Une première restauration eut lieu en 1893, la dernière dans les années 70 (de cette époque datent des dalles de couverture « striées »).
Le bloc redressé à l’entrée était en fait probablement une des dalles de couverture. Il est orné de cupules.






Dolmen de Kercadoret

Situé sur la gauche de la route d’Auray lorsqu’on va vers Locmariaquer, ce petit dolmen n’a conservé que les 6 dalles de support de la chambre ainsi qu’un bloc de couverture.
On sait de cette tombe qu’elle fût réutilisée à l’âge du Bronze, comme en témoigne la découverte d’une pointe de javeline en cuivre et de très belles pointes de flèches en silex.




Dolmen de Kerveresse

Il ne reste plus de ce monument que la chambre et une amorce de couloir, 13 piliers supportent 2 dalles de couverture. A l’intérieur, sur certains des piliers, sont gravées des crosses, et on peut également voir des cupules sur le plafond.

Men Er Letionec

Non loin de la pointe de Kerpenhir, au bord du Golfe, ce menhir haut de 3,4m serait l’unique vestige d’un ancien cromlech.

Mein Er Mere

Visible à marée basse au nord de la jetée du village, ce bloc de 8m est un menhir, mais on ne sait avec certitude ce qu’il fait à cet emplacement : était-il dressé là, il témoignerait dans ce cas de la remontée des eaux depuis le néolithique, était-il en cours de transport ?


Site mégalithique de la Table des Marchand

Il y a près de sept mille ans, au Néolithique, des hommes ont construit autour du golfe du Morbihan de gigantesques monuments. La presqu’île de Locmariaquer possède un ensemble de mégalithes exceptionnels.
De 1986 à 1992, un vaste programme de recherche archéologique a été réalisé en particulier sur le site du Grand Menhir Brisé, du dolmen de la table des Marchand et du tumulus d’Er Grah.

Bien que les monuments mégalithiques de Locmariaquer soient connus et répertoriés depuis longtemps, et malgré les nombreuses fouilles et restaurations effectués par Zacharie Le Rouzic sur les principaux monuments de la commune, il faudra attendre le début des années 80 et les grands déferlements touristiques estivaux pour que les collectivités territoriales, inquiètes de la conservation et de la protection de leur patrimoine (monuments et abords), mettent en œuvre une véritable politique, cohérente et concertée.

En 1985, le Conseil Général du Morbihan et la commune de Locmariaquer, représentée par son maire Mme Renée Corlobé, demandent à la SAM (Société d’Aménagement du Morbihan), de leur proposer un projet global de mise en valeur des principaux sites mégalithiques du département (monuments de Locmariaquer, cairn de l’Île de Gavrinis, cairn du Petit Mont à Arzon, Alignements de Carnac).
Un diagnostic est alors réalisé sur Locmariaquer en Octobre 1985, et le programme d’acquisitions foncières est lancé la même année.
En 1986, le département et la commune décident d’unir leurs moyens financiers, humains et techniques, afin de mettre en œuvre un ambitieux programme de recherches scientifiques et d’aménagement. Celui-ci sera finalement inscrit dans le cadre du contrat de plan Etat-Région, et recevra également des subventions de l’Europe.

Les fouilles archéologiques

La première convention de fouilles est signée, celles-ci dureront neuf ans (1986 à 1988, 1989 à 1991, et 1992 à 1994).
Elles sont financées par l’Etat (40 %), le Département (50 %) et la commune (10 %).
Elles sont assurées par messieurs Jean
L’Helgouac’h et Serge Cassen (C.N.R.S.) et Charles-Tanguy Leroux (S.R.A.), et fournissent, encore aujourd’hui, des résultats qui nous permettent de mieux comprendre ces étonnantes architectures.

La construction du bâtiment d’accueil

Il apparaît très vite que sur le site de La Table des Marchand, l’accueil du public doit se faire dans de meilleures conditions que celle d’un simple cabanon en bois. Un projet de bâtiment d’accueil est conçu par Mr Lefèvre, architecte des Bâtiments de France, avec le concours de Mr Ressaussière. Les travaux débutent dès 1991.
Le bâtiment permet d'offrir aux visiteurs des informations beaucoup plus poussées, sous forme de panneaux d’expositions, de dépliants-guides de visite, d’un montage vidéo, et de visites guidées, toujours plus nombreuses.



Derniers aménagements du site

Puis, c’est le site lui-même qui sera l’objet de toutes les attentions. Après la restauration des monuments, achevée en 1992. Un projet d’aménagement des espaces est lancé en 1998 : réalisation d'une signalétique élaborée, rebouchage des secteurs de fouilles, création des espaces de circulation, mise en protection des monuments, intégration au site de la parcelle contenant les vestiges du théâtre gallo-romain.

Un site toujours très dynamique

Des améliorations très nettes pour l'accueil du public ont été réalisées pendant toutes ces dernières années : amplification des horaires d'ouverture, multiplication des supports en langues étrangères, billets jumelés (avec le musée de Préhistoire de Carnac et les sites de Gavrinis et du Petit Mont), nouveaux panneaux d'information, campagnes de promotions.
Un point haut fut atteint en Mai 2001, lors de la semaine du Golfe, avec des démonstrations de techniques préhistoriques, très appréciées du public.


La réputation du site a permis de voir le nombre de visiteurs, en baisse depuis l’arrêt des fouilles en 1992, de remonter régulièrement pour atteindre une fréquentation moyenne de 50 000 visiteurs par an. S’il fallait faire aujourd’hui un bilan, on pourrait évoquer le chiffre d’un million de visiteurs à Locmariaquer depuis 1986

La qualité d’accueil qui existe aujourd’hui sur le site de la Table des Marchand à Locmariaquer est le résultat de nombreux efforts.